Définition de l’hyperactivité.
Début des comportements caractéristiques.
Les cinq caractéristiques principales.
Comment identifier et traiter l’hyperactivité.
Tableau des réactions d’opposition – provocation.
Les facteurs aggravants.
Les solutions à l’hyperactivité.
Quelques trucs et astuces pour mieux vivre avec son enfant hyperactif.

Au Québec, plus de 5 % des enfants sont hyperactifs. Selon les spécialistes, 3 à 10 % des enfants d’âge scolaire répondent aux critères de diagnostic. C’est ainsi que dans une classe de première année de plus de 20 élèves, on compte en moyenne un à deux enfants victimes de cette déficience. Plusieurs termes sont employés pour désigner l’hyperactivité:

  • syndrome hyperkinétique ;
  • enfant hyperactif ;
  • dysfonction cérébrale minime ;
  • troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité.

L’hyperactivité touche trois fois plus de garçons que de filles. Des études plus poussées démontrent que ce ratio n’est plus tout à fait juste aujourd’hui. L’hyperactivité se rencontre partout dans le monde et dans toutes les classes sociales.

La cause de l’hyperactivité est organique. Il s’agit d’une déficience sur le plan des neurotransmetteurs (en particulier la dopamine) qui provoque un ralentissement du fonctionnement d’une zone du cerveau (le lobe frontal), responsable du contrôle de certains comportements. Cette déficience est souvent héréditaire (dans 95 % des cas) et présente dès la naissance, même si on ne le remarque que vers 4 ou 5 ans. 35 % des pères et 17 % des mères d’enfants hyperactifs le sont eux aussi. Il y a aussi de forte chance qu’un oncle, une tante ou des cousins soient eux aussi des hyperactifs. Plus convaincant encore: des études récentes démontrent que la majorité des jumeaux identiques partagent ce trait génétique. Maxim a un père hyperactif et aussi un oncle (mon frère), donc de l’hérédité des deux côtés de la famille! Certaines mères disent même que leur enfant hyperactif bougeait plus que les autres lors de la grossesse. Lors d’études récentes, les chercheurs ont demontrés que moins de 5 % des hyperactifs le sont par suite de lésions acquises (à cause d’un manque d’oxygène au cerveau à la naissance). Tous les pourcentages cités sont tirés du livre du Dr Guy falardeau, Les enfants hyperactifs et lunatiques, comment les aider, Montréal, Le jour éditeur, 1992.

L’hyperactivité n’est pas causé par :

  • trop de télévision,
  • des allergies alimentaires,
  • un excès de sucre,
  • un milieu familial pauvre,
  • une mauvaise école.

Certains enfants qui ont les difficultés mentionné ci-dessus peuvent avoir des “comportements” qui s’apparentent (qui ressemblent) à de l’hyperactivité. C’est pourquoi il faut bien établir le diagnostic et procéder à un examen médical complet (physique et psychologique) avant de poser un diagnostic d’hyperactivité.

Les symptômes apparaîtront entre l’âge de 3 et 5 ans: l’enfant bouge constamment, est turbulent et ne peut attendre son tour. D’après le Dr Guy Falardeau, le tiers des enfants hyperactifs commenceront à avoir des problèmes de comportement dès leur première année de vie: il pleure plus souvent et plus longtemps, a de la difficulté à s’alimenter, est plus actif et dort moins.

Maxim a commencé sa vie en faisant des coliques nuits et jours (je ne sais pas si ça s’appelle toujours des coliques à ce point-là!) pendant trois mois. Ensuite, quand est venu le temps de l’alimentation solide, ce fût la gardienne qui était au bord de la dépression: Maxim s’étouffait avec un rien, devenait bleu jusqu’à ce qu’on le renverse pour lui faire cracher le morceau. Quant au bruit qu’il faisait en jouant, n’en parlons pas! Ma fille jumelle, Abie, a maintenant deux ans et nous sommes presque sûrs qu’elle est, elle aussi, hyperactive. Lorsque je passais des échographies durant la grossesse, les infirmières me disaient qu’Abie serait probablement une nageuse olympique parce qu’elle bougeait constamment dans mon ventre! 1999: Abie a presque 4 ans et elle s’est beaucoup calmée physiquement. Elle est capable d’attention soutenue, ses apprentissages se font beaucoup plus facilement. Dès l’âge de 6 ans, 95 % des enfants hyperactifs présentent les cinq caractéristiques déjà décrites.

Les symptômes sont extrêmement variables selon les situations: lors d’un tête à tête avec l’enfant: il est moins agité, moins impulsif, plus attentif. Se méfier des spécialistes qui vous disent que “cet enfant est un ange!” ou “il est calme comme une image!”… Face à une nouvelle tâche: il a beaucoup moins de symptômes. Ou quand il a de nouveaux jouets!

Au début des classes: il est attentif et calme. Puis, en l’espace de 3 à 4 semaines, il redevient lui-même. C’est à ce moment-là que le professeur va comprendre pourquoi le dossier de votre enfant s’est retrouvé sur son bureau avant le début des classes! S’informer auprès de la direction de l’école à savoir si le professeur a accès au dossier de votre enfant (surtout au dossier psychologique, s’il y a lieu). Sinon, demandez de signer une autorisation en ce sens. Je n’ai su que l’an dernier que ni le professeur ni la directrice n’avait accès au dossier de Maxim. Comment l’aider convenablement s’il manque des morceaux au casse-tête?

Avec leur père: l’enfant présente souvent beaucoup moins de symptômes avec leur père qu’avec leur mère. Pourquoi? Les pères font plus de loisirs avec l’enfant comme, par exemple, du vélo, de la natation, du bricolage, des courses au magasin. Quant aux mères, elles s’occupent majoritairement des tâches routinières comme les devoirs, les bains, les repas et le ménage. Le Dr Guy Falardeau avance aussi le fait que les pères sont moins souvent à la maison, ce qui rend leur présence plus nouvelle et inhabituelle.

Cela s’applique dans les cas où la mère reste à la maison. Compte tenu du nombre croissant de mères qui sont sur le marché du travail, je peux me poser la question sur le bien-fondé de cette affirmation. Aussi, les pères n’ont pas la patience élastique des mères, donc ils répètent moins et punissent plus. Il est important de préciser que la méthode des pères obtient plus de succès avec les enfants hyperactifs.

L’enfant a moins de symptômes le matin que l’après-midi. Personnellement, Maxim ressemble à de la dynamite au lever. Il se calme vers l’heure du dîner (même s’il a pris un comprimé de Ritalin le matin) et son énergie se renouvelle en fin d’après-midi (où il prend aussi un comprimé, de même que le midi). Maxim est un enfant paradoxal: il dort mieux quand il prend son comprimé de l’après-midi, malgré la croyance populaire qui veut que l’enfant puisse souffrir d’insomnie (avec la 3e dose).

L’attention.

Cette caractéristique est variable selon l’enfant. L’enfant a de la difficulté à fixer son attention sur sa tâche, surtout si celle-ci est un peu longue et monotone. On peut déjà le remarquer chez l’enfant non scolarisé lorsqu’il regarde la télévision. Pour l’enfant en classe, ce sera lors des travaux écrits où il doit rester assis. L’enfant aura moins de problèmes d’attention lors des activités physiques (sports), manuelles/visuelles (dessin, bricolage, informatique) parce que ces activités captent facilement l’esprit chez cet enfant. A ne pas faire: enlever toutes les possibilités de distraction dans l’environnement de l’enfant. Ici, il faut faire des nuances: on ne place pas un enfant hyperactif près d’une fenêtre, dans la classe. On le place plutôt près du pupitre du professeur, à l’avant de la classe. A faire: avoir de l’imagination et de la créativité afin de rendre la tâche de l’enfant plus agréable. Exemple: utiliser l’ordinateur pour faire certains travaux. En classe, l’enfant est souvent distrait ou fait autre chose qu’écouter. Ce manque d’attention nuit donc à l’apprentissage. Exemple: un autre enfant tousse, il neige, un autre enfant a échappé son crayon par terre, etc.

L’impulsivité.

L’enfant est incapable de penser avant d’agir. Il éprouve de grandes difficultés à attendre son tour lors d’activités de groupe (agitation ou refus de participer). Il se mêle des conversations des adultes et donne son point de vue sans qu’on lui demande. Cette caractéristique porte l’enfant à prendre des risques qui conduisent à des accidents: empoisonnements accidentels, membre fracturé, traumatisme crânien. Exemple: traverser la rue sans regarder

L’enfant est incapable de travailler dans le but de recevoir des récompenses non immédiates. Sauf si on instaure un système de points ou collants dans le but de se mériter une surprise après avoir accumulés un certain nombre de points. Ce peut être une surprise ou une activité spéciale avec l’enfant. L’enfant éprouve un besoin impulsif de libérer son agressivité, lors d’une contrainte. L’enfant est porté à suivre les autres dans leurs mauvais coups. Ce sont généralement des enfants influençables. À l’école, l’enfant a tendance à répondre impulsivement aux questions sans réfléchir suffisamment.

L’agitation.

Ce ne sont pas tous les enfants hyperactifs qui ont le même degré d’agitation. L’enfant reste quand même plus actif et ce, même durant son sommeil. L’enfant est incapable de contrôler son degré d’activité: il bouge constamment, fait des mouvements inutiles qui n’ont aucun rapport avec la tâche du moment. L’exemple typique est l’enfant qui joue avec ses doigts, se gratte sans arrêt ou joue avec son linge en regardant la télévision L’enfant éprouve de la difficulté à retrouver son calme (ou en est incapable) après avoir fait de l’activité physique.

L’obéissance.

L’enfant éprouve de la difficulté à obéir, à se laisser diriger par les règles établies, à suivre les instructions ou les règlements. L’enfant a une intolérance marquée à la frustration: si on dit non, il se met à frapper ou crier, il fait une crise. Il faut qu’il ait tout, tout de suite et exactement comme il le désire. Il a aussi une incapacité relative à reconnaître ses propres limites dans son rapport avec l’autorité, les consignes, les demandes d’attention. L’enfant ne se voit pas comme un enfant face à un adulte mais plutôt comme un adulte à qui on ne peut rien refuser. Il n’a besoin de personne, il sait comment “ça marche”! Quand on demande à l’enfant de faire quelque chose (ex: mettre son pyjama) et qu’on s’aperçoit qu’il ne l’a pas fait, on lui demande pourquoi et il nous répond: “je ne le sais pas”. C’est une phrase que tous les parents d’enfants hyperactifs entendent régulièrement. L’enfant n’a aucun contrôle sur ces/ses comportements. Même si on aimerait croire le contraire!

La variabilité du rendement.

L’enfant n’accomplira pas son travail avec la même exactitude, rapidité et qualité d’une journée à l’autre. On pourrait croire que l’enfant oublie les gestes acquis (ex: se laver) d’une journée à l’autre. Chaque jour est un éternel recommencement. C’est pour ça que les parents d’enfants hyperactifs sont les rois de la répétition! L’enseignant (ou le parent) aura tendance à se souvenir du travail bien fait ou des bonnes journées de l’enfant. C’est ainsi qu’il pourrait croire que l’enfant est paresseux quand son rendement est moins bon.

Qu’est-ce qu’un enfant hyperactif (déficit de l’attention) ?

Le déficit de l’attention est le problème de base.

Distinction entre l’hyperactif et le lunatique. L’hyperactivité (5% des enfants, 8 garçons pour une fille) n’est qu’un des symptômes secondaires qui ne sont pas toujours présents. Par exemple, les enfants lunatiques (2 à 3% des enfants, autant de filles que de garçons) ont de la difficulté à concentrer leur attention, mais ils ne présentent aucun signe d’hyperactivité.

Énoncés faussés .

– L’hyperactivité est le résultat d’un problème d’éducation: FAUX , il est présent chez l’enfant dès sa conception. Cela peut se remarquer dès le ventre de sa mère, même si parfois on ne le détecte pas avant l’âge scolaire.
– Tous les enfants agités sont nécessairement des hyperactifs: FAUX , l’agitation peut aussi venir de problèmes familiaux, scolaires, sociaux.
Traits caractéristiques :

1° L’enfant hyperactif éprouve de la difficulté à maintenir son attention et à terminer les tâches qu’il doit effectuer. Son attention est bonne mais elle s’effrite rapidement, elle sera plus soutenue si l’activité est intéressante, par exemple il n’aura pas de problème à passer deux heures en ligne sur les jeux vidéo, concentré au point qu’il n’entendra plus le monde lui parler autour de lui. Quand c’est moins stimulant, rester assis 20 minutes, c’est dur pour eux.

Il va faire répéter souvent ce qu’on a dit, il n’est pas capable de faire les tâches qui font appel à la mémoire à court terme, par exemple on vient de lui montrer le son d’une syllabe et deux minutes après il ne s’en souvient plus. Donc si on lui donne trop de consignes à la fois on va le perdre c’est sûr, et il n’accomplira pas grand-chose. Il faut donc lui donner à faire qu’une seule chose à la fois et veiller qu’il l’ait bien accomplie avant de lui en demander une autre.

Il commence une action avant d’attendre la fin d’une consigne, il répond avant qu’on ait fini de lui parler.

2° Il est impulsif et a donc de la difficulté à réfléchir avant d’agir ou de parler. Cette impulsivité est vocale aussi bien que motrice, il est impoli et coupe la parole dans les discussions des adultes non pas pour attirer l’attention mais parce qu’il ne peut pas s’empêcher de dire ce qui lui passe par la tête. Il n’est pas capable non plus d’attendre son tour, il veut toujours passer avant tout le monde. Il répond à la place des autres, c’est plus fort que lui. Il donne des jambettes, il bouscule. Il est plus sujet aux accidents que les autres enfants. Il préfère avoir une petite récompense tout de suite au lieu d’une plus grande plus tard. Il n’apprend pas de ses erreurs, il recommence toujours les mêmes gaffes, la correction n’a pas d’effet. Il est incompris de son entourage et passe pour manquer de volonté et d’effort, ceci engendre des difficultés à vivre en société et à se faire des amis, il est isolé. Il a de la difficulté à obéir, il veut toujours aller plus loin, plus haut, il n’écoute pas. Il a de la difficulté à s’organiser, il oublie ses livres, ses souliers, tout est à l’envers. Il a de la difficulté à nous regarder quand on lui parle, à cause de son attention périphérique, tout autour de lui le distrait. C’est important de lui demander de nous regarder dans les yeux quand on lui parle, et lui faire répéter ensuite s’il a bien compris. 90% des hyperactifs ont des résultats scolaires inférieurs à leur capacité, ce qui cause un problème d’estime de soi, il risque de décrocher dans l’adolescence.

3° Il est plus actif que les autres enfants car il ne peut contrôler son agitation, il fait des mouvements inutiles et sans lien avec la tâche effectuée. L’agitation est à son maximum entre l’âge de 4 à 7 ans puis diminue par la suite. Le sucre ajoute à l’agitation déjà présente, puisque le sucre fait office de stimulant chez tout le monde. Il dort peu, il est très vif, précoce dans le langage. On n’ose pas le sortir trop en public, personne ne veut l’avoir aux alentours. Plus de 50% ont des problèmes de conduite; colère, agressivité et intolérance de la frustration.

La cause de l’hyperactivité.

La partie antérieure du cerveau dans le lobe frontal a de la difficulté à sécréter de la dopamine aux neurotransmetteurs ce qui cause un ralentissement cérébral dans des zones bien précises. Parfois c’est aussi que l’enfant est trop jeune émotionnellement, par exemple chez ceux qui sont nés entre juin et septembre, ils ont besoin alors d’un encadrement plus précis.

La cause exacte est inconnue, on estime à 30% les cas héréditaires, mais il faut considérer qu’il y a plusieurs années l’hyperactivité n’était pas bien reconnue, le pourcentage pourrait être plus élevé.

La manifestation des symptômes de l’hyperactivité va varier selon les circonstances, par exemple, en présence d’un adulte qui lui accorde toute son attention, les symptômes seront moins apparents, au contraire s’il trouve la situation ennuyeuse, les symptômes seront à leur paroxysme.

Évolution de l’hyperactivité.

L’agitation motrice diminue à l’adolescence. 50% restent encore distraits et impulsifs, 50% sont impatients et irritables, 40% ont une mauvaise estime de soi, anxiété chez certains, 25% sont délinquants, 30 à 50% s’adaptent à la vie adulte sans problèmes. Plus l’enfant est intelligent, meilleures sont ces chances, l’environnement familial y joue pour beaucoup aussi…

La réaction est considérée comme effective lorsque l’enfant a au moins cinq des neuf comportements suivants beaucoup plus souvent que les autres enfants du même âge.

  • L’enfant fait des crises de colères.
  • Il contredit les adultes.
  • Il refuse les demandes ou les règlements des adultes.
  • Il fait délibérément des choses qui dérangent les autres.
  • Blâme les autres pour ses propres erreurs.
  • Il est susceptible ou est facilement dérangé par les autres.
  • Il se fâche rapidement à la moindre provocation.
  • Il est rancunier, vindicatif.
  • Il utilise un langage obscène et des insultes

90 % des enfants hyperactifs éprouvent une perturbation du rendement scolaire. 25 % de ces enfants éprouvent des difficultés particulières d’apprentissage qui entraînent des retards importants dans l’une ou l’autre des matières scolaires: la lecture, l’écriture, l’expression orale, le calcul, etc… On retrouve aussi des enfants qui ont des troubles de motricité associés à cela, surtout au niveau de la motricité fine: écriture (calligraphie), dessin, attacher les boutons, etc.

Troubles du comportement.

Dans 65 % des cas, ces problèmes engendrent une réaction d’opposition – provocation dont les critères ont été définis par l’Association Américaine de Psychiatrie. À cela on peut associer l’un ou plusieurs des éléments suivants: faible estime de soi, faible tolérance à la frustration, difficulté à se faire des amis, mauvais résultats scolaires.

Immaturité affective.

L’enfant a des réactions exagérées à certaines situations: il est vite excité et très difficile (voire même impossible) à maîtriser. Il a une grande difficulté à s’intégrer socialement. L’enfant n’aura pas d’amis ou alors des amis plus jeunes que lui (ou bien des amis qui sont eux aussi hyperactifs et/ou ayant des troubles de comportements). L’intégration sera difficile au point de vue des activités sociales, dans la cour de récréation ou aux fêtes d’anniversaires.

Problèmes médicaux.

Chez ces enfants, on retrouve une fréquence plus grande d’allergies, d’infections des voies respiratoires, d’otites moyennes, de rhumes et grippes, et ce, de l’ordre de quatre à cinq fois plus souvent que chez les enfants “normaux”. Avec mon expérience, j’ai souvent entendu les parents confirmer ces faits. Beaucoup d’enfants sont aussi asthmatiques. On retrouve aussi des problèmes au niveau de la coordination et de la motricité fine, aussi des syncinésies et une latéralité croisée qui semblent démontrer qu’il existe une immaturité neurologique.

On rencontre plus fréquemment, chez les enfants hyperactifs, des problèmes d’énurésie et d’encoprésie. Près du tiers de ces enfants ont aussi des problèmes de sommeil: plus de difficulté à s’endormir, s’éveille plus souvent la nuit et se réveille tôt le matin.

Syndrome de Gilles de la Tourette.

Une très petite proportion des enfants hyperactifs souffre du syndrome de Gilles de la Tourette. Ces enfants ont des tics et d’autres mouvements tel que des clignements des yeux ou des crispements faciaux. Ils ne peuvent contrôler ces mouvements. Ce désordre peut être bien contrôlé par une médication appropriée. Le Ritalin peut faire apparaître le syndrome, qui était déjà chez l’enfant avant la prise du médicament.

Aide extérieure.

1° Diagnostic à l’aide d’un test.
Si vous pensez que votre enfant est hyperactif, prenez rendez-vous avec un psychologue qui va évaluer votre enfant à partir des informations que vous allez lui donner et les intervenants scolaires que vous lui fournirez. On lui fera d’abord passer un test de fonctionnement intellectuel qui mesure à la fois l’aspect verbal et l’aspect non verbal.

2° Gardiennage.
Depuis janvier 1995, le C.L.S.C. offre une aide de gardiennage pour soulager les parents épuisés.

3° Soutien moral et logistique.
Joignez-vous à un groupe de parents dont les enfants sont hyperactifs pour obtenir du soutien et de l’information.

Jeux.

Faire avec lui des activités qui stimulent sa capacité de concentration et favorisent l’interaction, tels que des casse-têtes, des jeux de société. Pourvoir à des activités où il pourra passer son besoin de bouger et dépenser son surplus d’énergie. Ne pas annoncer trop tôt les vacances ou une activité plaisante, car ils sont hyperexcitables.

Médication.

1° Effets primaires.
Le Ritalin n’est pas une pilule miraculeuse, même s’il s’avère le médicament le plus efficace (70 à 80% de réussite), il n’est pas un calmant, plutôt il stimule la production de dopamine pendant environ 4 heures, l’enfant peut opérer alors beaucoup mieux, pour ses professeurs c’est comme le jour et la nuit. Il existe une forme de Ritalin qui dure 8 heures, mais il prend 2 heures à faire effet. Le fait de prendre de la nourriture juste avant facilite l’absorption du médicament. Le principe est de trouver la plus petite dose qui sera le plus efficace en vérifiant aux 2 semaines. Quand le déficit en dopamine est très sévère, on peut lui en donner aussi le week-end, c’est à avoir avec chaque cas. Loin de rendre l’enfant plus déprimé ou plus agressif, le Ritalin favorise sa réceptivité. Il favorise aussi son éducation sociale, l’aidant à se faire des amis. Il a besoin d’être encouragé verbalement et les parents doivent prendre régulièrement des nouvelles de ses professeurs.

L’enfant hyperactif est malheureux de ses échecs, il est nécessaire de l’impliquer dans la décision de prendre le Ritalin en lui expliquant que cela va contribuer à faire la petite jonction dans son cerveau qui va l’aider à mieux se comporter. Ces explications concernant le mauvais fonctionnement chimique aident à les déculpabiliser, mais il ne faut pas que cela serve de prétexte pour les déresponsabiliser, ils ont à y mettre du leur pour qu’il y ait de l’amélioration. L’enfant hyperactif se doit cependant de réajuster ses attentes, il pourrait penser que grâce à la médication il serait parfait, ce qui n’est jamais le cas. Les hyperactifs légers n’ont pas besoin de Ritalin.

2° Effets secondaires.
Les craintes d’une dépendance chimique ou psychologique sont injustifiées. Diminution de l’appétit à l’heure du dîner, l’appétit va augmenter avec le temps. Il ne faut donc pas être trop sévère avec ses lunchs, s’il veut manger le soir, donnez-lui de bons aliments. Difficulté à s’endormir le soir, mais souvent c’était déjà le cas avant de prendre le Ritalin.
Plainte de mal de tête ou de mal de ventre, surtout les premiers jours. Retard de croissance possible s’il ne mange vraiment pas assez, c’est très rare, surveiller sa courbe de croissance avec le docteur, son poids, sa taille, sa tension artérielle.

Intervention et soutien de son environnement.

Le Ritalin doit cependant faire partie d’une approche d’ensemble, seul il n’aura pas grand effet, c’est un traitement de soutien acompagnant d’autres mesures, comme l’asseoir près du professeur, de faire un tableau de comportement et de mettre des collants qui lui permettent d’acheter des privilèges-activités. L’école et la maison doivent avoir une approche cohérente, ferme et constante, il doit se sentir aimé, apprécié, car il est très sensible à ce que l’on dit. Le déficit d’attention se compare à un handicap physique, il nécessite plus de soin et d’attention. L’enfant a deux besoins primaires essentiels et il est important de garder un équilibre entre les deux.

1°Positif :amour, affection, valorisation, soutien, plaisir, joie de vivre (ex. dire qu’on l’aimele féliciter sur ses bons côtés, par exemple s’il se brosse les dents sans qu’on lui ait dit).
2° Encadrement : règles, limites, structures, suivis, supervision, réprimande, punition (ex. faire ses devoirs). Il faut être plus permissif avec eux qu’avec les autres, sinon on va passer notre temps à les reprendre.

Diminuer nos attentes vis-à-vis notre enfant, partir de ce qu’il est. (Ex. ce n’est pas approprié de lui dire “arrête de bouger sur ta chaise” mais c’est approprié de lui dire “arrête de frapper ta soeur”).

Pourvoir à l’enfant un rythme de vie régulier, stable et sécurisant. Limiter le nombre d’amis à un seul à la fois à la maison.

article de l’APEDAH (Association Parent d’Enfants avec Déficit de l’Attention et/ou Hyperactivité)

Des choix :

Dans la mesure du possible, donnez des choix à votre enfant (ex: Quand je parle au téléphone, tu parle plus bas ou tu va dans une autre pièce ; Quand j’ai de la visite, tu viens t’asseoir avec nous tranquille ou tu va jouer dans ta chambre ou dans la cour).

Ne demander pas à votre enfant de faire des choix lorsqu’il n’y en à pas (ex: Est-ce que tu veux ranger ta chambre?, alors qu’il doit la ranger de toute façon).

Ne demandez pas à votre enfant s’il veut faire une tâche donné quand, en réalité, vous voulez qu’il l’exécute (ex: Voudrais-tu ramasser tes jouets? Dites-lui: il est maintenant temps de ramasser tes jouets).

Formulez clairement et positivement vos demandes. Au lieu de dire à votre enfant ce qu’il ne dois pas faire, dites-lui plutôt ce qu’il doit faire.

Du TEMPS pour les parents:

À l’occasion, prenez du temps pour vous. Le fait de prendre un moment pour soi, seule en couple ou avec des amis(es), aide d’une part à tolérer les comportements hyperactifs plus facilement. C’est aussi une bonne façon de continuer une vie qui convient à nos propres besoins pas seulement à ceux de nos enfants…

Lorsqu’on est en couple, le conjoint devrait prendre la relève quelques heures chaque jour pour donner un repos à sa conjointe et comprendre mieux les comportements hyperactif auxquels elle fait face jour après jour. Il est vrai que travailler apporte fatigue et stress mais, élever un enfant hyperactif peut malheureusement contribuer aussi à affecter les sentiments de la mère pour elle même et pour son enfant. Ce sentir coupable, avoir honte, s’auto-déprécier, être en colère envers soi-même et l’être envers son enfant, est souvent une réalité. Conseil:-Partager avec d’autre parents d’enfants hyperactif. Si vous avez les moyens ou des amis, n’ayez pas honte de les faire garder une journée par semaine. Vous avez le droit d’exprimer vos sentiments face à son hyperactivité, mettez des mots sur ce que vous ressentez, expliquez lui, vous êtes humains…

L’hyperactivité