Les circulaires n° 2003-093 du 11 juin 03 et n° 2004-117 du 15 juillet 2004 précisent les critères et modalités d’attribution d’auxiliaires de vie scolaire individuels à des enfants ou adolescents handicapés ainsi que les missions qui peuvent être assurées par ces auxiliaires auprès des élèves.
Il existe deux types d’auxiliaires :
- des AVS ayant une fonction collective (AVS-co) qui sont orientés vers l’aide à une équipe d’école ou d’établissement, intégrant plusieurs jeunes handicapés, classe d’intégration scolaire (CLIS) ou unité pédagogique d’intégration (UPI). ;
- des AVS ayant une fonction individuelle (AVS-i) qui sont orientés vers l’aide à l’accueil et à l’intégration individualisés d’élèves handicapés (aide reconnue nécessaire par la CDAPH).
Les circulaires font état de quatre sortes d’activités des auxiliaires :
- des interventions dans la classe définies en concertation avec l’enseignant (aide pour écrire ou manipuler le matériel dont l’élève a besoin) ou en dehors des temps d’enseignement (interclasses, repas, etc.) ;
- des participations aux sorties de classes occasionnelles ou régulières ;
- l’accomplissement de gestes techniques (la circulaire DGAS/DAS n° 99-320 du 4 juin 1999 précise les conditions dans lesquelles l’aide à la prise de médicaments ne relève pas de l’acte médical) ;
- une collaboration au suivi des projets d’intégration. La circulaire de juillet 2004 rappelle qu’il s’agit là d’une fonction d’accompagnement « généraliste », qui respecte les fonctions et les qualifications des autres personnels spécialisés sans les suppléer ni s’y substituer.
Les auxiliaires sont au service « d’enfants et d’adolescents présentant un handicap ou un trouble de santé invalidant » susceptibles d’être scolarisés dans une classe d’un établissement scolaire et pour lesquels la CDAPH a reconnu le bien fondé d’une aide individualisée.
L’attribution d’un AVS à un élève peut être envisagée, quelle que soit la nature de son handicap et quel que soit le niveau d’enseignement, dès lors qu’un examen approfondi de sa situation fait apparaître le besoin, pour une durée déterminée, d’une aide humaine apportée dans le cadre de la vie scolaire quotidienne, en vue d’optimiser son autonomie dans les apprentissages, de faciliter sa participation aux activités collectives et aux relations interindividuelles et d’assurer son installation dans les conditions optimales de sécurité et de confort.
Peu nombreux sont les élèves ayant besoin d’un AVS de manière permanente et pour toutes les activités scolaires. Dans bien des cas, la présence de l’AVS doit être transitoire pour faciliter l’intégration de l’élève au sein de la classe, pour l’aider à prendre des repères dans un univers non familier ou à établir des relations avec ses camarades.
Un coordonnateur départemental du service des AVS est désigné dans chaque département. Ce coordonnateur a pour mission de gérer l’organisation du travail des AVS et de répondre aux situations délicates qui ne peuvent manquer de se produire soit en cas d’absence de l’AVS soit en cas d’absence prolongée de l’élève.
D’après la circulaire précitée du 11 juin 03, il paraît clair que l’accompagnement d’un enfant à la cantine fait partie des missions qui peuvent être demandées à un AVS. On constate toutefois que certains départements se montrent plus retors, arguant du fait que l’AVS doit travailler sous la responsabilité de l’enseignant. Des témoignages d’AVS indiquent qu’il ne semble pas y avoir de problème au collège, mais que les obstacles existent en primaire. Il faut généralement établir une convention entre la municipalité et l’inspection d’académie pour traiter le problème.
Somme toute, la question de l’auxiliaire est plutôt le problème de l’école que celui des parents. Le problème des parents est que leur enfant soit scolarisé. Si l’école estime qu’un auxiliaire lui est nécessaire, c’est à elle d’en faire la demande. Et dans ce cas, le directeur devra dès le début de l’année réunir l’équipe éducative pour établir une demande motivée auprès de la CDAPH. L’enseignant référent peut faire de même dans le cadre du suivi d’un PPS.
Dernière remarque concernant les AVS, qui font un travail remarquable : c’est une fonction qui doit à tout prix se professionnaliser.
Agissant dans l’urgence, l’Education nationale recrute actuellement parmi les étudiants à la recherche d’un « job » et parmi les jeunes diplômés en recherche d’emploi. C’est un métier très difficile qui demande une forte capacité d’adaptation à des situations psychologiques parfois très dure. Ils doivent être formés, non seulement sur le handicap, mais également sur l’encadrement d’enfants et d’adolescents souffrant de troubles du comportement.
Les AVS travaillent généralement à mi-temps avec l’enfant, aidant un autre enfant dans une autre école ou exerçant une autre activité (études, petit boulot), par ailleurs. Les enfants qui sont scolarisés à temps plein ont donc quelquefois deux auxiliaires de vie qui se relaient près de lui au cours de la semaine et c’est plutôt une bonne chose. En revanche, dés que l’auxiliaire trouve un emploi mieux rémunéré (500 € par mois pour un mi-temps), il s’en va. Ces remplacements « au pied levé », parfois au nombre de deux à trois par an, peuvent avoir une répercussion défavorable sur l’évolution de l’enfant, surtout si la résistance aux changements fait partie des troubles liés à son handicap (autisme, TED, trisomie 21, etc.).
Il devient donc nécessaire de valoriser le métier d’AVS et de lui donner un réel statut professionnel pour qu’il ne soit plus seulement un petit boulot d’étudiant.